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Effetmer-Jetez l'encre !
4 septembre 2008

Les gris du ciel d'Ostende, par Nilo

Les gris du ciel d'Ostende
ostende

Et pourquoi faudrait-il
Ignorer mes errances
Et taire mes erreurs,
Mes longues nuits d'alcool
Et de femmes trop belles,
Mes mensonges tissés
De vérités défaites,
Mes mots jetés en l'air
Ballons rouges de gosse,
Miroirs aux alouettes,
Coups de pieds à la lune
Et caresses au soleil ?

J'ai connu des gens bien
Qui n'en avaient pas l'air,
Des poètes maudits,
Des ivrognes aussi sages
Qu'ils étaient indécents,
Des bandits, des voyous
Et des enfants perdus
Avec qui j'ai joué
A des jeux interdits
Où mes ailes brûlaient
Dans le feu des enfers.

Je me suis embarqué
Sur des coques de noix
Pour braver l'océan
Des amours sans partage.
J'ai ramé le désert
Des pétales de roses
Pour trouver dans le sable,
Orpaillant l'impossible,
Les restes oubliés
Par les trafiquants d'armes
De diamants improbables
Et brassé tant de vent
Au chevet des tempêtes
Que j'ai gardé le goût
Sur ma langue meurtrie
Des sels qui cicatrisent
Et torturent à la fois.

A la cire perdue
De mes ailes d'Icare
J'ai coulé les statues
De tant de Commandeurs
Que j'ignore toujours
Le prix de mes victoires,
Et celui des défaites.

Je n'ai su rapporter
De tous ces grands voyages
Que quelques grains de sable
Et des gueules de bois
Mais j'ai des souvenirs
Pour quelques vies encore,
Les mots dits, les sanglots
Des poètes d'alcôves,
Les poèmes d'alcools
Des voleurs d'émeraudes
Aux yeux cernés des filles
Accoudées au comptoir
De mes nuits Rock n' Roll.

Et puis dans mes yeux verts,
Qui voient de l'intérieur
Les gris du ciel d'Ostende,
Viennent se refléter
Tant de rires d'enfant.

Nilo

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